La société néerlandaise Avantium va construire une nouvelle usine de bioplastiques à Anvers pour produire ce qu’elle appelle « la bouteille PET du futur » : la bouteille PEF. L’abréviation signifie « polyéthylène furanoate ». Les molécules qui constituent une bouteille PEF proviennent de matières végétales (hydrates de carbone ou sucres), alors que le pétrole est la principale matière première de la bouteille PET classique (dont la production dégage du CO2 et pollue). Une seule lettre qui change, mais un monde de différence pour le monde de l’emballage.
Par rapport au PET, le PEF a l’avantage d’être 100 % biologique, d’être plus résistant et de pouvoir conserver les boissons non alcoolisées plus longtemps. Vous pouvez y conserver du coca pendant un an sans que le goût en soit altéré, car il retient plus longtemps les bulles de dioxyde de carbone et résiste mieux à l’effet dégradant de l’air (oxygène). Rien que des avantages, alors ? Malheureusement, une bouteille en PEF (comme celles en PET) n’est pas biodégradable et doit donc encore être recyclée. Mais cela reste un pas en avant en matière d’écologie. Le PEF est également plus léger que le PET, ce qui présente des avantages pour les coûts de transport.
Avantium négocie la construction de l’usine (prévue pour 2023 ou 2024) avec l’entreprise chimique allemande BASF. Il est prévu que cette usine soit installée sur le site de BASF à Anvers. Elle serait en mesure de produire 50 000 tonnes de bouteilles durables à partir de sucre. Cette échelle est cruciale pour rendre attractifs les coûts dans l’industrie des sodas (qui doit passer du PET au PEF). Ils ont donc toutes les cartes en main. La question est de savoir si le consommateur est prêt à payer plus cher pour un emballage biologique (nous payons aussi plus cher pour de la viande biologique) et si le gouvernement interviendra en accordant des subventions ou en prélevant une taxe sur la bouteille en PET.
D’ici 2028, l’industrie de l’emballage devrait être totalement prête à passer du PET au PEF.